Les 10 idées reçues sur les protéines d’insectes

Avec l’accroissement de la population, il est important de changer nos modes de consommation et de productions afin de les rendre plus durables, plus efficaces et de protéger nos ressources naturelles.

Prenons l’exemple de la pêche : certains poissons pêchés dans nos océans sont transformés en farine pour nourrir des saumons d’élevage eux-mêmes transformés en farine pour nourrir certains bétails dont la viande est utilisée pour faire des croquettes pour chien et pour chat…

Face à ce constat nous vous expliquons pourquoi les protéines d'insectes sont une réelle alternative, en combattant les idées reçues.   

 

Idée reçue n°1 : "Les protéines d'insectes ne sont pas des protéines animales"

FAUX. Les insectes font partie du règne animal. Ils appartiennent à la classe des invertébrés, contrairement aux mammifères par exemple qui sont des vertébrés. Un insecte est un animal, donc une protéine d’insectes est une protéine animale. CQFD

 

Idée reçue n°2 : "Les protéines d'insectes ne sont pas adaptées aux chiens et aux chats"

FAUX. Il est très important de dissocier les notions « d’aliments » et de « nutriments ». Etre carnivore ne signifie pas « manger de la viande en majorité ». Cela signifie que l’alimentation doit être constituée en majorité de PROTEINES. Les protéines d’insectes contenues dans nos croquettes sont des protéines animales, plus digestes que les protéines issues de la viande. Elles sont donc adaptées aux chiens et aux chats.

 

Idée reçue n°3 : "Les protéines d'insectes sont à l'origine de la maladie de la vache folle"

FAUX. La maladie de la vache folle ou « encéphalopathie spongiforme bovine » est liée à une contamination alimentaire via les farines animales, composée d’os et d’organes de bovins, non utilisés dans l’alimentation humaine ou encore de carcasses d’animaux morts, données aux bétails. Les bovins étaient porteur de protéines PrP ou « prion » qui selon Stanley Prusiner seraient elles-mêmes l’agent infectieux (1).

Nos insectes sont nourris avec des co-produits agricoles et non pas avec des sous-produits animaux ce qui limite considérablement le risque de contracter la maladie de la vache folle.

Elevés dans les conditions réglementaires, les insectes ne présentent pas de risques sanitaires.

(1) Les prions - État des lieux 20 ans après l’apparition de l’encéphalopathie spongiforme bovine, Carole Crozet, Sylvain Lehmann Med Sci (Paris), 23 12 (2007) 1148-11

 

Idée reçue n°4 : "Les insectes utilisés sont en voie de disparition"

FAUX. Nous utilisons de la farine de larves de mouches soldat noir dans nos recettes. La disparition des insectes ne touche pas la mouche soldat noir qui connait un cycle de reproduction très rapide.

 

Idée reçue n°5 : "L'élevage d'insectes est risqué car ils pourraient nous envahir"

FAUX. Notre farine est faîte à partir de larves de mouches soldat noir. Pas de risques que celles-ci s’envolent. D’autre part ces larves sont élevées dans des boîtes dans des hangars fermés. Enfin une mouche adulte ne vit que quelques jours, et est entièrement consacrée à la reproduction : trouver un partenaire, s’accoupler, puis pondre. Il n’y a donc aucun risque « d’invasion ».

 

Idée reçue n°6 : "L'utilisation des protéines d'insectes n'est pas écologique"

FAUX. Les insectes utilisent peu de nos précieuses ressources naturelles car ils ont un métabolisme très efficace. Pour produire 1kg de farine d’insectes, seuls 2kg de nourriture et 10L d’eau sont nécessaires alors qu’il en faut 10kg et 10 000L pour produire 1kg de viande bovine.

Mais pourquoi un tel écart ?

Les mammifères sont des animaux endothermes, ils utilisent beaucoup d’énergie pour réguler leur température corporelle. Cette énergie est donc « perdue » et n’est pas utilisée pour augmenter la masse corporelle, ce qui explique un plus grand besoin en nourriture.

Les insectes sont des animaux ectothermes, c’est-à-dire qu’ils ne produisent pas ou peu de chaleur. Cela explique pourquoi le taux de conversion de nourriture ingérée en masse corporelle est très bon chez les insectes.

 

Idée reçue n°7 : "L'élevage d'insectes prend de la place"

FAUX. L’élevage d’insectes ne nécessite pas beaucoup d’espace. Il est impossible d’empiler des vaches les unes sur les autres... Mais des boîtes d’élevage de larves d’insectes, si ! Cela utilise ainsi moins d’espace foncier.

Aujourd’hui les problèmes de déforestation sont liés au besoin de créer plus d’espaces de pâture pour les élevages ou alors plus d’espaces agricoles pour nourrir ce bétail.

Economiser de l’espace agricole permet ainsi de lutter contre la déforestation.

 

Idée reçue n°8 : "Les insectes sont moins écologiques que les co-produits utilisés en petfood qui sont déjà recyclables"

FAUX. Les sous-produits animaux ne sont pas sans valeurs car ils offrent un rendement financier à l’industrie de l’élevage et donc ne peuvent pas être considérés comme des “déchets qu’on recycle”. Cette valeur monétaire va donc inciter les éleveurs de viande à augmenter la production animale, et possède donc des répercussions environnementales importantes (Okin, 2017)*.

Si l’on suit ce principe de “recyclage de déchets animales”, la consommation de viande de nos animaux dépend directement de notre consommation. Si nous ne mangeons pas de viande, nos chiens et nos chats n’en mangent pas non plus. 

De plus, aujourd’hui, les propriétaires veulent de plus en plus acheter des produits premiums, qui sont sans sous-produits animaux. Logiquement, la demande en sous-produits va baisser mais la demande pour des morceaux, dits nobles, va augmenter. Ceci va susciter une compétition directe avec la consommation humaine qui va se traduire par l’augmentation de la production de viande et donc un coût environnemental très élevé

*Okin GS. (2017) Environmental impacts of food consumption by dogs and cats.

 

Idée reçue n°9 : "Le bilan carbone des insectes est plus élevé que celui des protéines animales transformées"

VRAI & FAUX. Afin de faire une comparaison complète, il est nécessaire de spécifier l’animal utilisé pour mesurer l’impact carbone de sa protéine, cet argument est valable autant pour les insectes que pour les autres animaux. 

Par ailleurs, l’impact environnemental ne se mesure pas seulement à travers le bilan carbone, on peut aussi le mesurer à travers l’utilisation et l’érosion des sols, l’utilisation et l’eutrophisation d’eau etc. Dans cette optique, l’élevage d’insectes utilise beaucoup moins d’espaces agricoles grâce à l’agriculture verticale. Alors que le secteur de l'élevage est le principal utilisateur des ressources terrestres, représentant environ 30 % de la superficie mondiale des terres. De plus, la déforestation causée par l'expansion des pâturages et des cultures fourragères est responsable de plus d’1/3 des émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation animale (Pellerin, 2022)*.

*Pellerin, Sylvain.  (2022). Climate: “Reducing emissions means reducing our consumption of animal products”.

 

Idée reçue n°10 : "L'alimentation des insectes n'est pas contrôlée, ils mangent tout et n'importe quoi"

FAUX. Conformément à la définition des animaux d'élevage énoncée dans le règlement (CE) no 1069/2009, les insectes doivent être considérés comme des animaux d'élevage et sont donc soumis aux règles d'interdiction en matière d'alimentation fixées dans le règlement (CE) no 999/2001. Ce dernier stipule que l'utilisation de protéines issues de ruminants, de déchets de cuisine et de table, de farines de viande et d'os, et de lisier est interdite dans l'alimentation des insectes. 

Cependant, les insectes sont nourris avec un mélange de “restes” végétaux : co-produits des industries agroalimentaires et avec des ressources qui ne sont actuellement pas utilisées. Ceci peut inclure les fruits et légumes invendus, des épluchures, des produits issus du processus de fabrication des aliments, des produits de boulangerie, ou des produits des supermarchés qui sont invendus pour des raisons techniques ou logistiques.