Carac'Terre : Laura-Jane, créatrice du podcast Supplément d'Ame
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Laura-Jane, je suis journaliste et animatrice de conférence sur les sujets en lien avec la transition écologique et sociale. J'ai créé un podcast qui s'appelle Supplément d'âme dans lequel je donne la parole à des acteurs de changement sur leur parcours de vie et à côté de ça je suis formatrice pour Switch Collective qui est un bilan de compétence nouvelle génération en collectif.
Peux-tu nous raconter ce que tu fais au quotidien ? Pourquoi as-tu-choisi cette voie ?
L’idée de créer un podcast m’est venue rapidement à l’époque où les podcasts indépendants n’étaient pas très répandus. Je trouvais que c’était le meilleur format pour traiter de l’intime, c’est ce qui me passionne. Il y a deux ans, j’ai lancé « Supplément d’âme », un podcast où j’échange sur le parcours de vie de personnes engagées et/ou minorisées : des entrepreneurs sociaux, des artistes, des philosophes…Ce que je regrette de ne pas voir dans les médias, j’essaye de l’amener dans mon podcast. J’aimerais voir la diversité sous toutes ses formes.
En parallèle de mon podcast, j’anime des conférences sur des sujets en lien avec la transition écologique et sociale pour des ONG et entreprises.
As-tu eu un déclic pour te lancer dans cette voie?
Je dirais que c’était plutôt un cheminement au fil du temps. La première fois que l’idée de journalisme m’est venue à l’esprit c’était au lycée, mais je pensais que c’était un milieu très fermé et qu’il ne serait pas fait pour moi. Un jour, j’ai appris qu’il y avait 35 000 journalistes en France et donc que c’était plus accessible que je ne le croyais.
Alors que j’étais journaliste TV depuis quelques années, j’ai senti naître un éveil d’engagement. J’ai donc proposé à Spicee, une plateforme de documentaire engagée, de faire une série de reportages ou j’allais à la rencontre des Changemakers (entrepreneurs sociaux). La rencontre avec ce milieu fut une véritable révélation ! le monde auquel j’aspirais existait, je commençais un peu à perdre fois en l’humanité.
Suite à cette expérience, j’ai quitté les médias car je ne m’y retrouvais plus, tant sur les valeurs que sur le traitement de l’information, où je trouve qu’il y a un manque criant de représentation et de diversité et où les médias ne parlent que de ce qui va mal et à mon sens cela contribue aux maux de la société.
Quels sont tes gestes quotidiens envers la planète pour réduire ton empreinte dans ta vie quotidienne ?
Je prends très peu l’avion par rapport à avant. Je suis flexitarienne, je mange très peu de viande et je n’en achète jamais.
Je fais aussi une partie de mes produits d’entretien et cosmétiques maison, pour des raisons écologiques et de santé. Voici la recette magique d’ailleurs pour le déodorant : 2 c .a.s d’huile de coco, 2 c.a.s de fécule de maïs, 2 c.a.s de bicarbonate de soude, il faut faire fondre le tout dans une casserole et ça marche du tonnerre !
Ah et mon chien Ottawa que je viens d’adopter consomme du Tomojo !
Quelles sont tes passions/hobbys/engagements autres ?
Je n’ai pas de passions tel que le kitesurf mais disons que ma passion c’est l’humain et la préservation du vivant sous toutes ses formes ! Je suis vraiment très engagée dans la cause humanitaire et dans la diversité (les femmes, personnes minorisées, LBGT+, etc).
Que penses-tu de la pollution digitale ?
Je connais bien la fondatrice de Digital for the Planet qui m’a beaucoup parlé de ce sujet et désormais je fais plus attention, je ne suis pas irréprochable mais par exemple je supprime les applis dormantes, je me suis désabonnée de beaucoup de newsletters et j’opte pour des écrans en noir.
Qu'est ce que tu aimerais faire dans 5 ans ? Tu te vois ou ?
J’adorerais amener les sujets en lien avec l’engagement dans les médias Main Stream, et mon rêve est d’interviewer des personnes engagées sur leur parcours de vie, ce que je fais déjà dans Supplément d’Âme mais dans des médias qui touchent plus de monde. Car je suis intimement persuadée que faire rayonner des parcours de vie de personnes résiliantes qui ont sur faire de leurs obstacles des forces et ont su se mettre au service du bien commun ont tant à nous apporter !
Comment vois-tu les choses pour le climat ?
Je suis malheureusement assez pessimiste sur cette question. Yannick Roudeaut, que j’ai interrogé dans mon podcast, a donné une projection réaliste qui m’a fendu le cœur car à mon sens, vraie : nous allons devoir nous habituer à un monde avec quasi aucune biodiversité, notamment les animaux sauvages, car on aura tout détruit.
Je garde une foi inébranlable en l’humanité et à notre capacité à inventer des solutions mais nous n’avons pas beaucoup de temps. Je ne suis pas sûre que les gens soient prêts à renoncer à leur bien-être et leur confort. J’ai l’impression que la génération plus jeune est beaucoup plus consciente de ces problèmes et donc je ne désespère pas que l’on atteigne le point de bascule qui pourrait nous aider à éviter une catastrophe avant qu’il ne soit trop tard !
Nous on définit le Mojo comme quelque chose qui te redonne la pêche/ton énergie, alors toi qu'est ce qui te redonne le Mojo ?
Je ne suis jamais aussi heureuse, alignée et vibrante que quand je viens de partager un moment à cœur ouvert avec quelqu’un (un.e ami.e ou quelqu’un que je ne connais pas).
Tu es plutôt…
Cat Stevens ou Michel Berger ? Michel Berger
Tintin et Milou ou Obélix et Idefix ? Tintin et Milou
Team chien ou team chat ? Les deux en vrai ! J’aime tant les chats aussi !
Si tu devais donner un petit conseil à nos lecteurs pour aider la planète dans la vie de tous les jours, quel serait-il ?
L’urgence, notamment dans la convergence des luttes c’est d’être dans le non jugement, chacun fait ce qu’il peut, chacun en est là où il en est. Ce qui n’empêche pas d’être ambitieux ! On perd trop de temps à se juger les uns les autres.