CONFESSIONS D'UN MUSHER A LA GRANDE ODYSSEE
TOMOJO était partenaire étape de la 18ème édition de La Grande Odyssée.
À Aussois, nous avons rencontré Jérémy Ferrand, qui en est déjà à sa 3ème participation sur la course. Compétiteur hors pair, il a d'ailleurs remporté le prix de la combativité pour avoir tout donné malgré sa déchirure à la cuisse.
Être musher sur la plus difficile course de chiens de traîneaux au monde, c'est un sacré parcours pour lequel Jérémy a décidé de montrer patte blanche lors de notre interview !
Comment on devient musher pour la plus grande course de chiens de traîneaux au Monde ?
J. Ferrand : « C’est avant tout une passion ! On vit 365 jours par an avec les chiens et on leur consacre tout. C’est ma 3e participation à La Grande Odyssée, je partage l’aventure avec ma compagne Batshéva, vétérinaire sur la course. La Grande Odyssée, c’est surtout une fête pour nous. »
En quoi consiste tes entraînements avec ta meute ?
J. Ferrand : « On attaque les entraînements en général fin août / début septembre, quand le thermomètre est sous la barre des 15°. On fait une grosse préparation en quad et on travaille avec des blocs d’entraînements différents : que ce soit du fractionné, de la force ou du foncier, qui nécessitent tous un rythme à maintenir. »
As-tu un chien chouchou ?
J. Ferrand : « On les aime tous autant ! Chaque chien est différent donc ils demandent tous une attention différente mais on les aime vraiment tous autant. »
Comment organises-tu ton attelage le jour J de la course ?
J. Ferrand : « On va placer les chiens les plus puissants devant, c’est ce qu’on appelle les « wheel » puis on va placer les chiens les plus rapides devant le traîneau. Sur les 10 chiens que j’entraîne cette année, 9 vont devant donc les chiens changent tous les jours : c’est très bon pour eux niveau ostéopathie parce que les chiens changent toujours de place. »
Y a-t-il un vocabulaire universel du musher ?
J. Ferrand : « Il y a en effet des mots universels que j’utilise. Pour aller à droite, c’est « gee », pour aller à gauche « haw » et pour s’arrêter on dit « stop ». Certains mushers utilisent simplement le « droite » et « gauche ». Ça pourrait aussi marcher avec des couleurs, du moment qu’on leur apprend cela dès petits. »
Le bivouac, c’est une étape transitoire importante sur la LGO. Comment l’appréhendes-tu ?
J. Ferrand : « Le bivouac, c'est l'étape pour laquelle je viens ! C’est mon étape favorite parce que ça me prépare pour mes courses de longue distance. On dort en wild (= sauvage) sur la paille avec les chiens et la seule chose que j'espère, c'est les grands froids pour être vraiment dans les meilleures conditions avec les chiens. »
En tant que musher, constates-tu des impacts directs du dérèglement climatique ?
J. Ferrand : « Oui, je le ressens ! Avec le CO-VID, j’ai l’impression que ça s’est un peu restructuré car on a un peu plus de neige ces deux dernières années, le trafic aérien a aussi ralenti donc je pense que ça a joué. En tout cas, on va tout faire pour profiter au maximum avec les chiens dans les meilleures valeurs possibles ! »
Avec ta compagne vétérinaire, tu as créé l’association Northern Lights : peux-tu nous en dire plus ?
J. Ferrand : « Le but de notre association Northern Lights Dog Team est de développer le chien de traîneau ! On est également en partenariat avec 3 écoles élémentaires de notre région dans lesquelles on va sensibiliser au maximum les enfants à l'impact écologique en parallèle avec les missions de Batshéva sur les bateaux en Antarctique et en Arctique. »
Pour finir cette cession confessions en beauté : qu’est-ce qui te donne le Mojo au quotidien ?
J. Ferrand : « Le plaisir d’être dans des cadres grandioses comme ici à Aussois avec une organisation au top ! Chaque jour sur La Grande Odyssée est une fête ! »